Who are you to change this world ? { ROBIN

Tout commençait à rentrer tout doucement dans l’ordre. A tel point qu’elle se disait qu’elle rentrerait bientôt chez elle, avec ses sœurs. Ses sœurs qu’elle avait réussi à retrouver, ainsi que d’autres divinités. S’ils étaient tous là ils rentreraient bientôt chez eux. L’Olympe ou les Enfers, peut importait tant qu’ils rentraient, finalement. Le lieu ou rentrer, elles pouvaient encore en parler, en débattre. Oh, elle n’avait pas Storybrooke en horreur, non. Mais elle n’aimait pas que ses pouvoirs soient si bridés, même si avec ses sœurs elles étaient toujours capable de voir l’avenir. Seules, leurs pouvoirs individuels n’étaient plus ce qu’ils étaient. Et c’était frustrant !

Elle faisait avec, pour l’heure. Elle utilisait ses dons pour faire des pâtisseries qui changeaient le destin des gens…De manière totalement aléatoire ! Rien de ce qu’elle était habituée à faire, en sommes. Heureusement que ces faux souvenirs lui avaient appris à pâtisser –quel genre de Dieu pâtisse après tout ? Elle avait envie, même besoin, de retrouver ses pleins pouvoirs, c’était indéniable. Ici elle se sentait bridée, faible. Sa fierté n’aimait pas ça. Mais elle n’avait aucun moyen de rentrer chez elle. Bien sur ses capacités de téléportations étaient bien là. Mais jamais elle n’avait réussi à quitter la ville.

Cette fois n’y fit pas exception. Elle essayait, parfois, de quitter la ville. Elle essayait de repousser ses limites, de débloquer ses pouvoirs. Ce n’était pas probant, bien sûr. Puisqu’elle ne savait même pas ce qui la limitait ainsi, elle ne pouvait savoir comment le combattre. Et rien ne changeait, jamais. Cette fois ne fit pas exception. Elle pensa à chez elle, dans les Enfers, ferma les yeux et se retrouva…Dans la forêt, non loin de la frontière, encore une fois. Elle soupira bruyamment, excédée, et se prépara à rentre « chez elle ». Lorsqu’elle entendit un bruit derrière elle.

Vivement, elle se retourna, prête à balancer une boule de feu –mais était-elle-même encore capable de faire des boules de feu ?- sur l’intrus. Mais, finalement, elle se ravisa, et baissa sa garde. Un homme lui faisait face. Un homme qui lui semblait familier, bien qu’elle fût incapable sur le moment de se rappeler où elle avait bien pu le voir. Peut-être, tout bêtement, un client. Elle haussa les épaules.

« C’est pas commun de croiser quelqu’un dans les bois. Tu cherches quelqu’un, quelque chose ? »

Il était plus rassurant de savoir ce que les autres venaient faire ici. Après tout, il n’y avait pas grand-chose dans le coin, alors pourquoi était-il ici ?

Lors de la rupture de la malédiction, il se rappela la raison d'avoir accepter cet emploi. Il était dégradant, pouvait rendre alcoolique n'importe quel homme, malgré certaines confidences, qui soulageait les clients réguliers qui souffrait dans leur conscience. La culpabilité d'avoir demander à sa femme d'accomplir une mission après son accouchement. Ce qui l'a conduit dans une mort imminente, ou une disparation. Il avait eu beau chercher, appeler à plein poumon, ne dormir que rarement. Aucun résultat. Les larmes avaient fusées à l'époque, comme maintenant en se rappelant de la douleur qu'il avait conduit à consommer de l'alcool pour pouvoir oublier. A présent, il devait avancer pour son fils, et sa troupe qui comptait sur sa présence, et qu'il ne pouvait pas abandonner uniquement parce que sa femme lui manquait affreusement. Quand il apprendra la responsable, une bombe allait exploser. Bref aujourd'hui, il avait besoin de se replonger dans son monde, son univers. Un monde rempli de végétations, d'animaux, ou on pouvait se sentir entièrement libre. Là c'était sa place, dans une tante, et non dans un appartement médiocre, néanmoins c'était indispensable pour leurs conforts, et pour subvenir au besoin d'un enfant.

Alors il se replongea dans son atmosphère, son monde, en marchant avec son arsenal pour pouvoir se protéger d'une menace extérieur, inconnu, et peut-être dangereuse. Il se stoppa net en voyant une boule de feu, de provenance étrangère, mais apparemment qui comptait s'en prendre à sa silhouette, le considérant comme une menace. Celle-ci se replia, en annulant sa magie pour s'en approcher et pouvoir lui poser une question, sur la raison de sa venue dans l'immensité forêt, et range son arme avant de répondre :

« C'est là d'ou je viens. Et vous, que faites-vous ici ? » questionna-t-il, en fronçant les sourcils.

Il ne cherchait personne, pourquoi viendrait-il retrouver quelqu'un ? Il connaissait cet endroit mieux que quiconque. Et était bien capable de retrouver n'importe qui sur la demande. La forêt était tellement immense, tellement vaste, et pourtant simple à parvenir à découvrir que cet endroit était devenu son monde, ou il avait toujours vécu. Le bandit observa la femme, brune, de taille moyenne, une sorcière, dangereuse peut-être ? Lui n'était pas en mesure contre le danger magique, mais pouvait quand même combattre, étant le meilleur tireur à l'arc, qui ne ratait jamais aucune cible. Et ce n'était pas maintenant que cela allait changer, donc il restait méfiant, et sur la défensive, ne reconnaissant pas cette personne de la forêt enchanté. Maintenant, il devait comprendre qui était cette personne, et si elle était pacifique, ou non ? C'était impensable de faire confiance à quelqu'un, avec des intentions mauvaises, comme la mairesse qui apparemment avait bloqué tout le monde. Au fond, elle ne devait pas forcément être mauvaise, et pourquoi le serait-elle ? Elle avait un fils, qui pourrait la reconduire sur la bonne destinée, alors elle ne devait pas abandonner. Bref, retournons au moutons, avec cette femme étrangère, qui avait manqué de le tuer y a pas longtemps.

« Puis-je savoir qui vous êtes ? » questionna-t-il à l'intention de sa partenaire de conversation.

Il semblait être prêt à répliquer à son sort. C’était peu commun, très courageux. La plupart fuyait face à la magie. Encore plus face à sa magie, mais elle n’était plus ce qu’elle était lorsqu’elle était à l’Olympe ou aux Enfers, hélas ! Ça lui manquait, elle ne pouvait le nier. Son chez elle lui manquait horriblement et y resonger la frustra, un instant. Elle préféra se concentrer sur ce début de conversation. La révélation réveilla un petit quelque chose chez la moire, mais elle n’arriva toujours pas à mettre la main dessus. Elle n’aimait pas ça, savoir qu’elle devait se souvenir de quelque chose, sans savoir quoi.

« Je cherche un moyen de quitter cette ville. »répondit-elle, franche, spontanée. « Je n’aime pas être loin de chez moi. »

Est-ce que quelqu’un aimait véritablement ça ? Parce que dans le fond elle n’avait pas l’impression que la grande priorité des gens en ville était de trouver une solution pour retourner dans leurs mondes respectifs. Leur priorité semblait plutôt être de se venger de la mairesse…N’avaient-ils toujours pas compris que la vengeance ne mènerait jamais à rien de bon ? Pourtant, leur cible en était un parfait exemple…

Regina ! Comment avait-elle pu passer à côté de ça ? Elle se souvenait maintenant où elle avait vu l’homme qui lui faisait face. Elle l’avait vu dans une vision qu’elle avait faite avec ses sœurs. Cet homme était celui qui était destiné à la méchante reine, celui qui avait une chance de lui faire abandonner ses désirs de vengeance pour enfin se consacrer au bonheur que l’amour pourrait lui apporter…Oh, bien sûr, rien n’était écrit. Tout pouvait être changé. Mais ils étaient destinés l’un à l’autre, et ainsi cette solution restait possible. Elle lui sourit, en se souvenant de ça, alors qu’il lui demandait qui elle était.

« Alyssa. Je gère un salon de thé, en ville. Je suis également une Moire. Mon histoire est populaire dans ce monde, mais moins dans le vôtre j’en ai peur…Vous avez entendu parler des Moires, Robin ? »

Elle demande ça sans aucune animosité. Elle est simplement curieuse, curieuse de savoir si on la connait, et comment on la connait. Curieuse de savoir ce qui se dit sur elle, elle qui avait pour coutume de tout savoir, de tout voir, et même de tisser les histoires des mortels. De tisser leurs vies...Son ancien boulot lui manque, ça, c’est une chose certaine.